C’est pas une grippe

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Bonjour, je m’appelle Alice, j’ai 28 ans, je suis phobique des hôpitaux et dans la vie, je n’ai vraiment pas beaucoup de patience.

Quand j’avais 10 ans, on m’a fait un vaccin et quand le médecin a eu terminé de me piquer, le téléphone a sonné dans son cabinet et il s’est dirigé vers son bureau pour répondre. Pensant que c’était fini, je me suis relevée d’un bond – j’aurais pas dû – car je suis tombée dans les pommes. Je crois que c’était l’expérience la plus traumatisante de ma vie ; ne pas comprendre ce qui arrivait à mon petit corps.

D’un coup, t’es plus là. Rouvrir les yeux, mal partout et voir le visage de ma mère complètement paniquée au dessus du mien. Black out, au revoir, je ne suis plus là. Depuis ce moment là, je crois que inconsciemment, j’ai un peu peur de mon corps, et surtout, je suis devenue carrément allergique à tout ce qui tourne autour des piqûres, hôpitaux et blouses blanches.

Pour ce qui concerne la patience, j’ai pas de patience, c’est tout.

Maintenant, c’est un peu différent.

Déjà, j’ai plus 10 ans.

Et surtout, je viens de passer 10 jours en observation dans un hôpital. Mon pire cauchemar s’est réalisé en accéléré : j’ai subi en 10 jours les examens médicaux que je redoutais le plus ET chaque jour, j’attendais un diagnostique qui n’est jamais arrivé (encore aujourd’hui à l’heure ou je vous écrit – j’attends).

Tout a commencé un soir où j’ai débarqué aux urgences. Je voulais juste qu’on me soigne, qu’on trouve pourquoi j’avais si mal partout et pourquoi depuis quelques semaines j’étais si fatiguée, d’une fatigue où même aller de mon lit jusqu’aux toilettes était un effort surhumain.

Un matin quelques jours avant les urgences, je me suis réveillée en sueurs (comme les 4 nuits précédentes), mal partout, mal de tête, mal au corps tout entier, envie de vomir. Un mal-être difficilement descriptible qui te cloue dans ton lit, tu sais plus bouger et t’as envie de mourir. J’ai pris péniblement mon téléphone pour appeler mon médecin de famille.

Moi : « Au secours, j’ai des sueurs depuis 4 nuits, j’ai mal partout, je me sens maaaaal »

Mon médecin : « Ah ben ça doit être une grippe hein, c’est la saison des grippes »

Moi intérieurement : « Un grippe, WTF ??? »

Moi : « Faut que vous veniez, je me sens pas trop bien en fait. On pourrait pas faire une prise de sang ? »

J’ai fini par me déplacer jusqu’à son cabinet pour aller faire ma prise de sang. C’était un lundi. Il me dit qu’on aura les résultats de la prise de sang le jeudi (jeudi ??? comment vais-je survivre jusque jeudi ?). Il ne me prescrit rien, il dit que c’est sûrement une mononucléose.

Je passe à nouveau une nuit horrible à devoir changer de pyjama à 2 heures du matin tellement je transpire la nuit. Mon corps en souffrance essaye de se débarrasse d’un truc énorme qui est en train de prendre possession de mon organisme.

Je le sais, je le sens, C’EST PAS UNE GRIPPE.

Le lendemain, j’appelle ma mère au secours, ça ne va pas du tout. Mon état s’empire, je peux à peine me lever tellement je suis fatiguée. Elle rappelle mon docteur : on ne peut pas attendre les résultats jeudi, je suis trop mal. Il nous envoie faire une échographie le lendemain.

Dans la salle d’attente, je ne tiens pas assise, je dois me coucher et les gens autour me regardent bizarrement sans rien dire (coucou, vous pouvez me parler, je ne suis pas une alien). Une infirmière me voit couchée par terre et me fait m’allonger sur un lit en attendant mon échographie. Je me rappellerai toujours la tête du docteur qui a procédé à mon échographie lorsqu’il a passé sa machine sur mes ganglions enflés « Ah mais ça ne va pas tout !!! Vous ganglions sont très infectés, ils baignent dans un liquide infectieux, vous devez absolument aller consulter à la clinique tropicale ». Enfin quelqu’un qui me prenait au sérieux, MERCI !

En rentrant chez moi, je prends un rendez-vous pour le lendemain à la clinique tropicale. Je me dis que toute cette histoire commence a prendre pas mal d’ampleur, que je ne suis toujours pas sous traitement et mes symptômes ne disparaissent pas. J’ai un peu peur, mais aussi ras-le-bol d’attendre de savoir ce que j’ai. Tout me semble très compliqué.

Ce soir là, ma sœur avait prévu de venir passer la nuit à la maison « au cas où ». Assise sur mon lit, on papote. Je me sens soudain bizarre, j’ai les mains qui picotent, je suis assise et pourtant j’ai une sensation de malaise, la tête qui tourne. Je lui fait part de mon pressentiment : je ne veux pas passer la nuit ici, j’ai peur qu’il arrive quelque chose et que tu doives le gérer seule. On décide d’aller aux urgences.

Et c’est là que le branle-bas-de-combat a commencé.

(en illu de ce post, ma frimousse à 4 ans – en vacances – peur de rien)

2 réflexions sur “C’est pas une grippe

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