J’ai toujours eu beaucoup de mal à gérer le regard des autres. Pour moi, il est très important de plaire. Quand je dis plaire, c’est pas genre « séduire », mais m’adapter à ce que la personne en face pourrait penser de moi. Je m’adapte et me fonds comme un caméléon à des choses que je crois que les autres pourraient penser de moi. C’est complètement fou quand j’y pense mais il m’arrive parfois quand je sors avec une copine de me demander devant ma garde-robe ce que la copine en question pourrait penser si je mettais tel ou tel chose. Alors je choisis un peu en fonction de la personne avec laquelle j’ai rendez-vous.
Suis-je un peu folle ? Je ne sais pas…
Quoiqu’il en soit, j’ai vraiment du mal à m’assumer simplement telle que je suis. Et à ne penser qu’à moi dans la manière dont je m’habille, me coiffe, me maquille.
J’ai d’ailleurs eu tendance ces dernières années à m’habiller pour me fondre dans le décor. Au moins je me fais remarquer, au mieux c’est. Et ce, depuis toujours. A l’école, durant mon adolescence, je n’ai jamais eu de période rebelle capillaire ou vestimentaire, je n’ai jamais fait partie d’aucuns groupes. Niveau style, j’ai toujours été plutôt très très sage.
J’ai eu dans ma vie quelques tentatives de coupes courtes qui ne m’ont jamais 100% satisfaites. J’ai toujours trouvé magnifiques les filles aux cheveux courts. Ça leur donne du caractère, j’ai l’impression que ces filles aux cheveux courts sont des putain* de Badass (et je les enviais). Sur moi, c’était différent, j’avais l’impression que ça ne m’allait pas. Ou que je ne méritais pas ma place au sein du club des Badass aux cheveux courts (on en parle, du complexe d’infériorité ?). Du coup, je passais ma vie à regretter de les avoir coupés (à me maudire, aussi), et à attendre qu’ils repoussent.
Hier, ce passage forcé chez le coiffeur a été comme un déclic. Cette fois, j’y suis allée car j’étais obligée. Aussi, il n’y avait aucun enjeu puisque je savais que j’allais quand même les perdre à un moment (on remet les compteurs à zéro).
Et ça a tout changé.
Et si j’avais toujours été faite pour une coupe courte mais qu’avant, je n’assumais tout simplement pas ?
En sortant de chez le coiffeur, je suis passée par plusieurs phases : « ça y est, je vais à nouveau dans quelques mois subir une période de repousse atroce » et puis « putain* en fait j’adore cette coupe et je me sens trop bien ».
Dans quelques semaines, je vais les raser et puis j’aurai la boule à zéro et je crois que je m’en fiche un peu, je suis presque curieuse de voir ce que ça fait.
Je pense que petit à petit, je vais pouvoir m’affranchir du regard des autres grâce à cette putain* d’expérience que m’offre la vie.
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*désolée pour les gros mots

et puis il paraît que je ressemble de plus en plus à ma mère au même âge
Bonjour Louise, ton texte me parle beaucoup, TU es tres courageuse et magnifique!
Je me permets de t’embrasser et de t’envoyer plein plein plein de force!
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