Le seuil de tolérance

Aujourd’hui, mon petit corps tremble. Je suis en train de me rendre compte petit à petit de tout ce qu’il a subi ces 6 derniers mois. J’ai gardé tout ce temps la tête haute. Armée de mon bouclier, j’ai foncé comme une guerrière dans ce combat contre Crabby.

Malgré tout, mes cellules ont une mémoire et je ne peux m’empêcher d’avoir le ventre noué lorsqu’on parle de piqûres ou de prises de sang. J’en ai trop subi, je n’en peux plus. A la moindre minuscule intervention de rien du tout, j’ai envie de pleurer.

Les injections quotidiennes ne sont toujours pas terminées et ce produit me brûle un peu plus de l’intérieur à chaque fois. Je serre les dents mais en vrai, je n’en peux plus. J’ai droit à ces piqûres tous les jours depuis le mois de mai et j’ai la nausée rien que de penser à celle de demain. Je pensais que je finirais par m’habituer mais je crois que j’ai atteint mon seuil de tolérance. Aujourd’hui, j’ai eu particulièrement mal et quand l’infirmier est parti, j’ai senti mon corps trembler.

Trembler de fatigue, trembler de ras-le-bol, trembler de rage, de tristesse,…

Heureusement, il fait beau dehors et cette petite piqûre dans ma cuisse qui formera sûrement un joli bleu violacé dans quelques jours ne me gâchera pas ma journée.

Elle est déjà presqu’oubliée… jusqu’à la prochaine demain.